L’angoisse de voir les employés prendre leurs jambes à leur cou..

Article du Journal Les Affaires de Olivier Schmouker

Pénurie de main-d’oeuvre, départ massif à la retraite des baby-boomers, infidélité des milléniaux,… L’année 2018 n’est pas facile pour les entreprises, a fortiori pour leur service des ressources humaines (RH). Alors, à quoi s’attendre en 2019? Les défis à relever vont-ils s’aggraver? De nouveaux vont-ils se surajouter?

Fort heureusement, l’enquête annuelle Tendances en ressources humaines du cabinet-conseil Morneau Shepell permet de s’en faire une bonne idée. Son principe est simple : demander ce qu’il en est auprès des principaux intéressés, à savoir les dirigeants des RH de plus de 350 organisations canadiennes. Il ressort de ce vaste sondage trois points remarquables :

– Engagement. Les deux tiers des dirigeants des RH (67%) estiment qu’améliorer l’engagement des employés sera leur grande priorité en 2019. Ce qui est un gros changement par rapport au sondage de l’année passée.

– Attraction et fidélisation59% ont indiqué qu’il leur faudra également attirer et fidéliser les employés possédant les compétences requises. Ce qui correspond au même pourcentage que le sondage précédent.

– Mieux-être. L’amélioration de la santé mentale des employés (48%) sera également une priorité, au même titre que l’amélioration de la santé physique et du bien-être des employés (47%).

«Des éléments comme les horaires flexibles, les programmes de mieux-être, l’accompagnement et le mentorat, les possibilités d’apprentissage et d’avancement, ou encore les programmes originaux de reconnaissance pourraient donc bel et bien être des stratégies gagnantes pour remporter la guerre du recrutement en 2019», estime Anand Parsan, vice-président, services-conseils en rémunération, de Morneau Shepell.

Ce n’est pas tout. Il leur a été aussi demandé comment ils comptaient améliorer l’efficacité organisationnelle en 2019, et près de la moitié des dirigeants des RH (43%) ont répondu que cela passerait sûrement par la réduction du taux de roulement du personnel. Autrement dit, des gains devraient être enregistrés par le simple fait de booster la motivation des employés.

«Accorder la priorité à l’engagement, à l’attraction et à la fidélisation, ça montre clairement que le marché de l’emploi se contracte fortement au Canada, dit Paula Allen, vice-présidente, recherche et solutions intégratives, de Morneau Shepell. Les employeurs s’apprêtent donc à rivaliser d’ingéniosité pour améliorer le mieux-être des employés présents et futurs, en mettant l’accent plus que jamais sur la santé mentale. Pourquoi ça? Parce qu’il y a, de toute évidence, des gains à faire en évitant davantage l’épuisement professionnel.»