Livre La lumière de la terre

Le vendredi 21 novembre à 17h00 au centre communautaire de Lawrenceville, Gaston Michaud nous parle de son nouveau livre « La lumière de la Terre » et discute avec nous de différents sujets qui y sont abordés. Voir plus ici.

 

Voici un extrait du livre à la page 135 :

“À la fin de la guerre en 1945, j’avais 18 ans. Huit ou neuf petits frères et soeurs me suivaient. Nous vivions sur une petite ferme dans le 4e rang de Saint-Éloi, à quelques kilomètres du fleuve. Nous ne voyions pas le fleuve, mais il y avait en face de nous un paysage à couper le souffle. En grimpant au sommet de la grosse épinette sur la côte au nord, nous pouvions observer 7 clochers. Les arbres avaient été coupés presque partout parce que les rangs étaient divisés par lots de deux arpents et demi et que chacun devait faire vivre sa famille… nombreuse. Quand ma mère a eu ses 37 ans, nous étions 15 enfants. Chez le voisin, 19, plus les parents. Du monde à table.

Nous ne manquions de rien: du pain, des patates, du boeuf, du porc, des poules, du lard salé, du hareng salé, à l’année. Une orange et des peanuts à Noël. Ma mère fabriquait le linge avec des poches de sucre et de farine, nous faisions carder et fouler la laine des moutons à la filature de l’Isle-Verte. À L’automne, les lièvres agrémentaient les ragoûts. Nous n’avons jamais su que nous étions pauvres. Nous l’avons appris après ! Une chance, car nous n’aurions jamais eu autant de plaisir.”

Gaston Michaud – “La lumière de la terre”  Extrait p.135, chapitre 18 – : La lanceur de patates